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L’inégalable beauté de l’environnement naturel dans lequel s’inscrit ce projet de construction a immédiatement induit certains fondamentaux : une volonté de discrétion de la construction et une implantation soigneusement étudiée pour en réduire l’impact sur la végétation.

Face à cette évidence, notre démarche d’architecte a été de travailler à ce que la construction sublime son environnement en veillant à présenter une juste réponse et sans jamais s’imposer à lui.

L’étude détaillée de chacun des espaces, tant intérieurs qu’extérieurs, s’attache à effacer les limites « habituelles » que les façades opposent au regard. Les espaces s’imbriquent librement, le regard s’évade et efface la rigueur et la rationalité de la construction qui sont des éléments indispensables à la maîtrise de l’efficacité énergétique du bâtiment passif et du respect du budget.

Notre travail est sublimé par le soin particulier que les maîtres de l’ouvrage ont su apporter à la décoration, à la conception et à la réalisation des mobiliers en parfaite adéquation avec l’esprit insufflé par le projet. L’apaisement qu’inspire cette maison provient de l’attention que les habitants, les hommes de l’art et leur architecte ont porté au respect de l’équilibre d’un environnement naturel exceptionnel.

Plus concrètement, le volume protégé (volume intérieur habitable « chauffé ») est constitué d’un long parallélépipède rectangle sur deux niveaux qui est posé au niveau du terrain naturel. Il est également situé en limite de zone de bâtisse, le plus en recul possible. Cette implantation définit deux espaces extérieurs de nature et d’ensoleillement différents.

Le niveau supérieur du volume principal s’ouvre presque totalement sur un premier espace « social » organisé autour de la terrasse. L’implantation des volumes secondaires (le garage, la piscine, la terrasse couverte), l’absence de différence de niveau, les vues croisées et le gabarit modeste de la façade effacent la limite intérieur/extérieur et optimisent la qualité de l’ensoleillement. Par sa destination, cet espace trouve naturellement sa place à proximité de l’accès à l’habitation qui est travaillé comme un cheminement à travers la végétation.

Derrière le volume protégé, c’est l’espace « privé » du jardin. Il se vit comme un lieu de retraite, de calme et d’inspiration. L’ « arbre » y trouve une place de choix, il est l’acteur principal du lieu ainsi créé. Les chambres, la salle de bain principale et la salle de Yoga y trouvent naturellement leur place. Depuis le séjour, on peut admirer le tableau de cette quiétude. Les baies hautes, la situation en surplomb, le rythme des ouvertures permettent de profiter pleinement du spectacle qui est offert au gré des saisons ou des humeurs du ciel.

L’inversion du schéma traditionnel, avec le positionnement des espaces de nuit en bas, offre une réponse adaptée et rationnelle aux questions thermiques (déperditions, surchauffe,…) et structurelles (davantage de murs porteurs du plancher). Les surfaces construites inutiles disparaissent au profit d’une circulation intérieure à travers des espaces successifs, ponctuées par des vues minutieusement cadrées.

Cette rationalité limite sérieusement l’emprise de la construction.

Publications

• Le Vif/Week-End | juin 2019
• Un petit Boulot | Pascal Chaumeil